Un mois à Osaka, la ville qui m’a appris à voir dans le noir.

J’ai passé un mois à Osaka, seul, avec mon appareil photo.

Je ne connaissais la ville qu’à travers des images croisées sur internet : des rues animées, des ponts illuminés, et cette lumière électrique qui semble vibrer jusque dans la peau. Mais rien ne m’avait préparé à ce que j’allais vivre.

Chaque soir, j’attendais que le soleil tombe. La journée, Osaka est vivante, mais c’est la nuit qu’elle respire vraiment. Les enseignes s’allument une à une, comme si la ville se réveillait pour une deuxième vie. Les ruelles se teintent de rouge, de bleu, de vert acide. La pluie, quand elle venait, transformait l’asphalte en miroir géant.

C’était la première fois que je photographiais la nuit. Je pensais que l’obscurité serait un obstacle, mais elle est devenue mon terrain de jeu. Les néons m’ont guidé : ils découpaient les silhouettes, révélaient des gestes fugaces, éclairaient des visages que je n’aurais peut-être pas remarqués en plein jour.

Je crois que ce sont mes meilleures photos. Peut-être parce que j’étais loin, seul, entièrement absorbé par ce que je faisais. Peut-être aussi parce que la ville m’a donné tout ce que j’aime : des contrastes bruts, des couleurs intenses, et cette impression que chaque coin de rue cache une histoire.

Osaka, c’est plus qu’un décor. C’est une lumière qui vous suit longtemps après l’avoir quittée.

Précédent
Précédent

Marseille, Photographier ce que l’on croit déjà connaître.